France 2030 : stratégie d'accélération cloud
La numérisation de la société s’accompagne d’un recours important aux technologies du cloud, pour héberger et traiter les données. L’État a identifié le cloud comme l’un des marchés prioritaires à fort potentiel de croissance répondant à des enjeux sociétaux majeurs.
L’utilisation du cloud (« l’informatique dans les nuages ») s’est démocratisée dans l’ensemble des secteurs d’activités. Acteurs français et européens, administrations et entreprises privées ainsi que publics y ont recours. Le marché du stockage des données est en pleine expansion et est dominé par des prestataires étrangers. Ces fournisseurs sont parfois soumis à des législations dont la portée extraterritoriale peut menacer la souveraineté des données françaises et la sécurité des utilisateurs. L’État a développé une stratégie pour répondre aux enjeux économiques, d’innovation, de sécurité et de souveraineté du cloud.
Pourquoi mettre en œuvre une stratégie cloud ?
Le cloud est un ensemble de systèmes en ligne qui permet de stocker des données sur des serveurs accessibles uniquement sur internet. Il représente tous les services mutualisés, à la demande, payés à l’usage (messageries en ligne, stockages de document en ligne, streaming vidéo, etc.) et par extension, certaines des infrastructures sous-jacentes (datacenters, notamment).
Les applications et innovations utilisant les technologies du cloud ont besoin d’infrastructures et de services permettant d’héberger et de traiter d’importantes quantités de données. Il est essentiel de fournir les outils nécessaires à l’innovation aux acteurs économiques tout en respectant les enjeux environnementaux et de protection des données des administrations, des citoyens et des entreprises, sans réduire la qualité des services.
La stratégie cloud doit permettre à la France de se doter des capacités nécessaires pour participer aux prochaines évolutions technologiques et assurer sa souveraineté numérique.
Comment s’organise la stratégie d’accélération cloud de France 2030 ?
La stratégie d’accélération de l’État relative au cloud s’articule autour de cinq axes :
- Renforcer la souveraineté numérique en soutenant la création et l’usage du cloud de confiance protégeant les données des utilisateurs français, conformément aux valeurs européennes. L’extraterritorialité des grands fournisseurs du marché du cloud, non soumis aux réglementations françaises, peut engendrer des failles juridiques et techniques. L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) a instauré le visa de sécurité SecNumCloud auquel les fournisseurs doivent se conformer pour maintenir leurs prestations en France. Les fournisseurs sont également incités à intégrer le dispositif Gaïa-X, projet de développement d’infrastructure de données franco-allemand visant à garantir et faciliter les changements de fournisseurs et la portabilité des données.
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Soutenir la recherche, le développement et l’innovation dans les domaines du cloud avec un fort potentiel de création de valeur (edge computing, intelligence artificielle, 5G, etc.) et les projets technologiques français pour renforcer l’indépendance cloud nationale. Le plan industriel de soutien à la filière cloud française mise sur des offres françaises innovantes, l’accélération du passage à l’échelle des acteurs français sur les technologies critiques très demandées (big data, travail collaboratif, etc.) et l’intensification du développement de technologies de rupture (edge computing) à l’horizon 2025 pour positionner la filière européenne comme un acteur majeur. La promotion de l’interopérabilité, la portabilité et la réversibilité est aussi soutenue.
Autorisé en 2023 par la Commission européenne, le Projet important d’intérêt européen commun (PIIEC) cloud vise pour sa part à soutenir la recherche, le développement et le déploiement industriel des technologies avancées du cloud auprès des fournisseurs en Europe. Il contribue à renforcer la souveraineté numérique et technologique européenne dans les domaines du cloud tout en bénéficiant à d'autres secteurs (automobile, énergie, industrie 4.0, santé).
- Accélérer la transformation numérique de l’État. Avec le projet « cloud au centre », les ministères et les organismes placés sous leur tutelle hébergeront leurs services numériques sur le cloud interne de l’État ou chez un fournisseur répondant au label « cloud de confiance ». Le but : renforcer la protection des données sensibles des citoyens et des entreprises françaises tout en optimisant la qualité des démarches des usagers en ligne.
- Porter le verdissement de la filière cloud.
- Encourager la formation aux technologies du cloud.
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